Peter von Poehl

Où ?

Le Brise Glace

Prix

20 euros

Quand ?

18 novembre 2021

Aux dernières nouvelles, le village de Saint-Forget, situé dans la vallée de Chevreuse, ne comptait que 512 âmes. Mais il bénéficie d’un environnement verdoyant idéal lorsqu’il s’agit de s’enfermer entre quatre murs. Quelques semaines avant le confinement, alors que la comédie musicale sur laquelle travaillait Peter von Poehl était annulée en Chine et que le virus s’immisçait de plus en plus sur le territoire français, il atterrit là-bas un peu par hasard avec sa famille. Dans le jardin, une cabane. Là, il va installer le contenu de son home studio – ou plutôt sa chambre de bonne sonique parisienne – transporté grâce à un camion.

En résulte ce cinquième album qui retourne aux sources de Peter tout en renouvelant sa proposition musicale. Celles d’un premier album bricolé, Going Where the Tea Trees Are, paru il y a déjà 15 ans. Celles d’un groupe de rock garage intégré à 15 ans, dans sa Suède natale, à  défaut d’être bon au hockey sur glace ou au football. Celles des disques de Bob Dylan, achetés de façon compulsive lorsqu’il était adolescent. Pas forcément de storytelling, mais ces petites trouvailles que l’on n’entend que chez lui. Des questionnements, cette mélancolie toujours détournée par un humour paisible ; les allusions aux rêves, souvent éveillés, ou celui d’un fils qui pense se réveiller d’un songe alors qu’il est encore en train de rêver… L’onirisme comme outil poétique. Et des chansons comme autant d’instantanés, des Polaroids mis en musique, «où, à la fin du morceau, on ne sait pas plus ce qu’il raconte au début », s’amuse Peter.

Inspiré par Leonard Cohen et par Crosby, Stills, Nash & Young, JE Sunde fait mieux que tout le monde, double par la droite Steve Gunn et retourne la tête des nostalgiques de Sufjan Stevens avec Sunset Strip & Love Gone To Seed, deux nouveaux single qui précèdent la sortie d’un nouvel album en novembre 2020. Remis en selle par le label Vietnam / Because Music (H-Burns, Chevalrex, Hey Hey My My), cet Américain ne nous fait parvenir que des belles choses depuis Minneapolis. Après Prince et Paul Westerberg et ses Replacements, Minneapolis héberge en son sein la plus belle plume de l’Amérique.

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