L’Arpège, le petit roadster de SunCar, a marqué les années 80 avec son look décalé et sa fabrication artisanale à Annecy. Conçu par Jean-Claude Arié dans son petit atelier, ce véhicule unique en son genre était destiné à ceux qui souhaitaient posséder une voiture vraiment originale.
L’histoire de l’Arpège commence avec une demande de Guy Duport, responsable de la marque de voitures sans permis Microcar. Il voulait un modèle qui se démarquerait de la concurrence et qui aurait une allure rétro inspirée des voitures des années trente. Jean-Claude Arié a relevé le défi en créant un roadster au design atypique.
Inspirée mais pas copiée
L’Arpège puise son inspiration dans les carrosseries des années trente, mais ne reprend aucun dessin en particulier. Pour coller à cet esprit rétro, l’intérieur de la voiture est agrémenté d’un tableau de bord en placage de bois et d’une capote manuelle. La carrosserie, en polyester, forme une coque qui est ensuite fixée sur le châssis. La calandre et les phares évoquent également les productions des années trente.
Avec ses dimensions compactes (4,15 m de long, 1,50 m de largeur et 1,29 m de hauteur) et son poids total de 750 kg, l’Arpège est un roadster léger et maniable.
Beaucoup d’emprunts à Renault
Pour rendre l’Arpège économique à l’entretien, Jean-Claude Arié a utilisé plusieurs organes techniques et équipements de la Renault 5 « TS ». Le moteur (64 ch), le circuit de refroidissement, la transmission, la boîte de vitesse, les suspensions, le réservoir, le pare-brise, les essuie-glaces, les lave-glaces, les lève-vitres, les ceintures de sécurité, les poignées et les pares-soleil sont autant d’éléments empruntés à la célèbre voiture de Renault.
L’Arpège était disponible en sept couleurs, offrant ainsi aux propriétaires la possibilité de choisir celle qui correspondait le mieux à leur style : boule de neige, braise, ébène, glacier, mélèze, tilleul, sorbet cassis.
Trop chère, mon fils?
Malgré son caractère plaisant et attachant, l’Arpège n’a malheureusement pas rencontré le succès escompté en raison de son prix élevé. Pour devenir propriétaire d’un exemplaire numéroté, il fallait débourser 100 000 francs, une somme considérable à l’époque. Néanmoins, chaque Arpège était unique et portait un numéro de fabrication sur le devant de la calandre.
En 1983, la marque est reprise par Michel Casas, associé à un financier libanais du nom de Kamouh. L’Arpège devient alors SunCar Kamouh et est relocalisée à Clermont-Ferrand.
Les derniers exemplaires en 1987
A partir de 1984, SunCar Kamouh a créé deux nouveaux modèles. L’Arpège boulangère, qui ressemble à un petit break fermé, et une sorte de Jeep basée sur la Renault 4L, dont le nombre de réalisations reste inconnu.
Après la production de plus de 160 exemplaires, dont certains équipés du moteur de la R5 Alpine de 130 ch, SunCar a finalement disparu en 1987. Aujourd’hui, une soixantaine de modèles d’Arpège sont encore recensés.
